La forêt du bassin du Congo
Le Congo est le deuxième plus grand fleuve de la Terre en volume, drainant une superficie de 3,7 millions de kilomètres carrés (1,4 million de miles carrés) connue sous le nom de bassin du Congo. Une grande partie du bassin est couverte de riches forêts tropicales humides et de marécages. Ensemble, ces écosystèmes constituent l’essentiel de la forêt tropicale d’Afrique centrale, qui, avec 178 millions d’hectares (2005), est la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Mosaïque de forêts, de savanes, de marécages, de rivières et de forêts inondées, la forêt du bassin du Congo grouille de vie.
Des espèces menacées, telles que les éléphants de forêt, les chimpanzés, les bonobos et les gorilles de plaine et de montagne habitent ces forêts luxuriantes. Depuis plus de 50 000 ans, le bassin du Congo a fourni de la nourriture, de l’eau et un abri à plus de 75 millions de personnes. Près de 150 ethnies distinctes cohabitent. Parmi eux, les peuples autochtones, tels les Ba’Aka qui sont les plus illustres représentants d’un mode de vie ancestral de chasseurs-cueilleurs dont la survie est intimement liée à la forêt.
La forêt du bassin du Congo à cheval sur les pays
Une biodiversité d’importance mondiale
La forêt du bassin du Congo comprend plus de 600 espèces d’arbres, 10 000 espèces de plantes tropicales dont 30 % sont uniques à la région, 400 espèces de mammifères, 1 000 espèces d’oiseaux et 700 espèces de poissons. Certains de ses résidents les plus célèbres comprennent les éléphants de forêt, les gorilles, les chimpanzés, les bongos, les okapis (petites girafes de forêt), les léopards, les hippopotames et les lions. Ces espèces jouent un rôle important dans la formation du caractère de leur habitat forestier. Par exemple, les chercheurs ont découvert que les forêts d’Afrique centrale ont généralement des arbres plus grands mais une densité de petits arbres plus faible que les forêts d’Amazonie ou de Bornéo. La raison en est que les éléphants, les gorilles et les grands herbivores maintiennent la densité de petits arbres très faible à cause de la prédation, réduisant la concurrence pour les grands arbres. Mais dans les zones où ces animaux ont été décimés par la chasse, les forêts ont tendance à être plus courtes et plus denses avec plus de petits arbres. Il n’est donc pas surprenant que les forêts anciennes d’Afrique centrale stockent d’énormes volumes de carbone dans leur végétation et leurs troncs d’arbres (39 milliards de tonnes, selon une étude de 2012), servant de tampon important contre le changement climatique.
Climat du bassin du Congo
Groupes ethniques en République du Congo
Menaces sur la forêt tropicale du bassin du Congo
Le taux de déforestation de la forêt du bassin du Congo entre 1990 et 2010 était le plus bas de toutes les grandes régions forestières du monde. Cependant, la déforestation a eu tendance à augmenter au cours des années 2010 avec l’expansion de l’exploitation forestière industrielle et la conversion à grande échelle de forêts en territoire agricole. En revanche, au cours des 30 dernières années, l’agriculture de subsistance à petite échelle, le défrichement pour le charbon de bois et le bois de chauffage, l’expansion urbaine et l’exploitation minière ont été les principaux moteurs de la déforestation. L’ouverture de routes forestières a donné accès aux petits exploitants qui défrichent des terres pour l’agriculture tout en ouvrant l’accès aux braconniers.
Le commerce de la viande de brousse est la principale cause d’extinction de la faune aujourd’hui. Singes et antilopes sont des cibles faciles, d’autres espèces protégées telles que les gorilles, les bonobos, les pangolins ou les éléphants sont également ciblées. En moins d’une décennie, 60 % de la population d’éléphants de forêt de la région a disparu. Dans de nombreux pays, comme au Congo Brazzaville, le travail des éco-gardes a permis de ralentir fortement ce phénomène.
Les plus grandes menaces dans le futur pour la forêt tropicale du bassin du Congo proviennent des plantations industrielles, en particulier celle d’huile de palme, de caoutchouc ou encore de sucre.