Un appel de la nature sauvage
Nous avons tous déjà rêvé de partir à l’aventure. Petit ou grand, fasciné par l’exploration ou juste pour échapper à un mode de vie monotone. Mais alors où aller ? Bien loin des grandes villes polluées, des bruits de klaxons, des fumés de voiture et des bâtiments grisants à perte de vue, un endroit vous attend au cœur de la forêt équatoriale africaine, au centre d’une des régions les plus riches de notre planète : le Parc Nouabalé Ndoki.
Où se situe le Parc Nouabalé Ndoki ?
Le Parc National Nouabalé Ndoki (NNNP) est une aire protégée, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, vide de tout contact ou exploitation humaine, préservant une nature intacte et vierge. Il se situe au nord de la République du Congo, dans le département de la Sangha. Fier de ses forêts tropicales et de ses clairières verdoyantes Il constitue à coup sûr l’un des meilleurs exemples de protection d’écosystème du bassin du Congo, voire d’Afrique. Ni route ni bâtiments n’ont été érigé par l’Homme, pas un foyer si ce n’est celui des animaux n’a dompté cet espace unique au Monde.
Grand de 4 000km2, il compose le Tri national de Sangha, aux côtés du Parc Lobéké situé au Cameroun et du complexe d’aires protégées de Dzanga-Sangha en République Centre Africaine.
Réunis, ces trois espaces protégés s’étendent sur plus de 7 500 km2, offrant un espace naturel unique regorgeant d’une faune et d’une flore riche et sauvage.
Hippopotames, gorilles, buffles, éléphants, chimpanzés et des centaines d’autres espèces vivent ici en parfait harmonie. La densité de ces espaces a permis à une flore exceptionnelle de se développer. Ici, la Nature est maitresse.
Quand et Pourquoi a-t-il été créé ?
Cet espace est créé en 1993 pour répondre au défi de la préservation des espaces naturels africains mais également pour lutter contre les disparitions d’espèces et le grand déclin des espaces forestiers face au développement des société humaines. A savoir que de nombreuses espèces présentes sur le site sont déjà répertoriées comme des animaux menacés ou qui pourraient le devenir dans les prochaines années.
Le Trinational de la Sangha brise les frontières établies et force une gestion commune de l’espace. Mais la lutte pour la préservation de ces écosystèmes dépasse largement les frontières des pays qui les abritent. Ainsi cet espace a été entretenu, protégé et sauvegardé depuis presque 30 ans grâce à une étroite collaboration entre les autorités du Congo et la Wildlife Conservation Society.
Ces espaces ont également bénéficié à l’économie des pays qui en ont la charge avec le développement du tourisme. Les touristes peuvent dans le Parc Nouabalé Ndoki observer gorilles, éléphants, buffles et des milliers d’oiseaux.
Mais la professionnalisation remarquable du Parc a également permis de faire valoir les protections de ces espaces naturels à un échelon supérieur. De nombreuses lois visant à lutter contre le phénomène du braconnage ont vu le jour et le nombre de gardes forestier s’est décuplé. L’enjeu est donc également politique. Le Parc Nouabalé Ndoki se présente comme un porte-parole pour les causes animales à l’échelle globale.
Comment se déplacer dans le Parc Nouabalé Ndoki ?
Afin de répondre à une logique éco responsable en accord avec les principes de préservation, la majeure partie des déplacements à l’intérieur du Parc se font à pied, accompagnés de pisteurs expérimentés. Ces visites permettent par ailleurs d’offrir une meilleure immersion dans la nature et d’observer au plus proches les animaux qui y vivent.
Au détour de la clairière marécageuse de Mbéli Bai, vous pourrez par exemple rencontrer de nombreux primates comme des gorilles mais également des animaux plus majestueux comme des éléphants de forêts, buffles ou sitatungas.
Enfin certains passages du Parc peuvent également se faire sur des pirogues, des embarcations qui vous conduirons au cœur de l’habitat de nombreux animaux marins tels que les crocodiles ou les étonnantes tortues articulées d’eau douce.
Que peut-on observer à l’intérieur ?
La liste des animaux présents à l’intérieur du site est bien trop longue pour que nous puissions la lister en entier mais en voici un bref aperçu.
Le Parc abrite bon nombre d’animaux majestueux tel que des gorilles, des éléphants, des crocodiles et des hippopotames.
La forêt de Nouabalé-Ndoki est peuplée d’une multitude d’insectes, papillons Euphaedra colorés, des dizaines d’espèces d’oiseaux comme le Malimbes de Cassin, rouge vif, des grenouilles et des singes de races variées
La flore unique que concentre le Parc Noubalé Ndoki représente l’une de ces caractéristiques les plus importantes. Le Parc recèle 244 espèces appartenant à 45 familles différentes. Nous pouvons trouver des espèces emblématiques tels que les figuiers étrangleurs, reconnaissables à leurs racines aériennes ou le mukulungu (Autranella Congolensis) présent en Afrique équatoriale et pouvant atteindre jusqu’à 50 mètres de haut.
Si cette flore participe activement à la survie des espèces animales qui vivent sur le Parc, offrant par sa densité et sa richesse un abri certains, ruisselant de vivres ; la flore a également bénéficié aux populations locales tribales. Miel, feuilles, champignons représentent le large éventail de produits que cette zone engendre, un point clé pour le développement de ces hommes leur apportant une source quasi infinie de biens.
Mais bien loin des traditions locales et de la survie, d’autres hommes ont également trouvé dans le Parc Nouabalé Ndoki une passion dévorante. Chaque année des dizaines de groupes de scientifiques se présentent dans le bassin du Congo afin de répertorier ses espèces végétales souvent menacées de disparition.
Le Parc Nouabalé Ndoki et les peuples autochtones ?
S’il constitue un refuge certain pour les animaux, le site Nouabalé Ndoki a également permis de valoriser les modes de vies autochtones présents dans la zone.
Chasse, pêche, artisanat et mode de vie des peuples autochtones sont souvent délaissées au profit de la vie citadine, plus simple à première vue.
C’est alors un réel enjeu que de revaloriser et sauvegarder ces modes de vie proches de la nature afin que tout le savoir qui l’accompagne ne disparaisse pas. Le Parc Nouabalé Ndoki et les croisières touristiques fluviales permettent de découvrir ces écosystèmes et de participer à la valorisation du savoir des peuples autochtones. Les rencontres que vous ferez dans le Parc avec les peuples pygmées qui sont pisteurs en grande majorité vous permettront de rencontrer hommes et femmes aux modes de vies bien éloignés des civilisations modernes.
Est-il possible d’observer des gorilles dans le Parc ?
Certains gorilles dit « habitués » ont été suivis pendant presque 20 ans par des scientifiques. L’habituation est un long processus composé de plusieurs étapes. Chaque assistant de recherche se voit confier un groupe de gorilles (entre 6 et 15 individus) avec qui il va passer 8 heures par jour, jusqu’au jour où sa présence à une dizaine de mètres ne dérange plus le dos argenté. L’habituation peut prendre entre 5 et 10 ans. Ce travail d’habituation a permis de documenter l’espèce et de suivre sur plusieurs décennies des groupes. Aujourd’hui, le Parc compte trois groupes de gorilles habitués qu’il est possible d’observer à moins de dix mètres. Le pistage commence non loin du camp des scientifiques de Mondika à deux heures de marche et 45 minutes en véhicule de Bomassa, point d’entrée du Parc.