L’influence portugaise sur le Royaume du Kongo
Tout a commencé avec le roi Jean II soit le treizième roi du Portugal. Désireux d’accéder aux marchés orientaux, il a encouragé les expéditions portugaises au Congo. De ce fait, le premier Européen à pénétrer dans le Royaume du Kongo était de nationalité portugaise. Il s’agit du capitaine Diogo Cao qui a découvert le fleuve Congo entre 1482-1483.
En 1484, les Portugais ont décidé de s’installer dans le royaume florissant du Kongo. Dès lors, ils ont transformé la capitale, Mbanza Kongo, en une ville européanisée de 40 000 habitants qu’ils ont nommée San Salvador. De plus, ils ont changé le nom du fleuve Nzaï pour devenir le célèbre fleuve que nous connaissons : le fleuve Congo.
Le Royaume du Kongo disposait d’un fonctionnement très spirituel avec par exemple la mise en place d’autorités spéciales chargées de respecter la tradition. Néanmoins, l’imposition du christianisme et les assassinats des responsables sacrés du royaume par les Portugais ont détruit ce système. Par conséquent, la souveraineté des Manikongos, les rois du Kongo, a cessé au XVIIème siècle avec la traite négrière qui s’est emparée de 350 000 esclaves du Royaume du Kongo. Régulièrement, des conflits éclataient entre les Portugais et les autochtones qui refusaient de céder leurs droits fonciers.
Début de la colonisation française au Congo
La première expédition de Savorgnan de Brazza a débuté en 1875. Les explorations de Pierre Savorgnan de Brazza correspondent au commencement de l’histoire contemporaine du Congo. Fasciné par l’Afrique, cet explorateur italien naturalisé français a vécu entre 1852 et 1905. Qualifié de pacifique, il est aimé par les populations locales malgré le fait qu’il ait contribué à l’expansion du colonialisme français.
Traité d’amitié du 10 septembre 1880 et signature d’un acte le 3 octobre 1880
Brazza a fondé Franceville, qui est aujourd’hui une ville du Gabon, et il a rejoint le fleuve Congo par la rivière Léfini. Les croisières Expéditions Ducret y proposent un arrêt ainsi que des conférences sur les expéditions de Brazza et le Royaume des Tékés. Avec le roi Makoko, ils ont signé un traité qui a officialisé le début de l’époque coloniale.
17 décembre 1882 : la fondation de la colonie du Congo français
La loi française a ensuite approuvé les textes signés entre Pierre Savorgnan de Brazza et le roi Makoko. Ce dernier est le suzerain des Tékés, il s’agit d’un peuple composé de Bantous d’Afrique centrale situés dans les pays actuels suivants : Congo, RDC et Gabon. L’influence français est établie annonçant la progressive fondation de la colonie du Congo français. Brazza est nommé commissaire du gouvernement. La capitale choisie était Libreville de 1882 à 1906 puis est devenue Brazzaville de 1906 à 1960.
12 mars 1883 : le traité avec le roi de Loango
Un commissariat du gouvernement dans l’ouest africain est fondé pour Brazza.
Le lieutenant de vaisseau Robert Cordier a négocié un traité avec le roi de Loango nommé Manimacosso-Chicusso. Ce traité stipulait la souveraineté française sur le royaume de Loango. Il s’agissait d’un État de la côte d’Afrique centrale qui est aujourd’hui devenu une localité du Congo. La monarchie de Loango a duré de 1550 à 1883 et son territoire correspond désormais au sud-ouest congolais et au sud gabonais.
Du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 : la conférence de Berlin
C’est lors de cet événement diplomatique majeur que le partage de l’Afrique entre les puissances européennes a été décidé. Les règles officielles de la colonisation ont été promulguées, ce qui a entrainé la signature d’un grand nombre de traités entre puissances européennes et chefs locaux. Il y a désormais une liberté de navigation sur les fleuves Niger et Congo, une liberté de commerce dans le bassin du Congo et des conditions précises pour s’installer sur les côtes africaines. La conférence a insisté sur l’interdiction de l’esclave et de la traite négrière. Enfin, l’autorité française est reconnue sur la rive droite du Congo et la rivière Oubangui.
Pourquoi existe-il deux Congo ?
En 1884-1885, la République française et l’Association internationale africaine, détenue par le roi des Belges Léopold II, ont divisé la région du Congo lors de la conférence de Berlin. Au XXe siècle, les deux nations fondent leurs propres colonies. Le fleuve Congo séparait alors le Congo français du Congo belge.
29 décembre 1903
La colonie a changé de nom et est appelée le Moyen-Congo.
1906 : le Gabon s’est détaché du Moyen Congo
La France a découpé le Gabon du Moyen Congo. Le Gabon est alors devenu une colonie distincte du Congo ayant comme capitale Libreville et le Moyen Congo posséda une nouvelle capitale nommée Brazzaville.
1909
Le gouvernement général du Congo français a remplacé le commissariat général au Congo.
Décret du 15 janvier 1910
Un gouvernement général de l’Afrique-Équatoriale Française (AEF) est créé et a pris la place de celui de 1909. Pour rappel, l’AEF a été créée en 1910 et a été dissoute en 1958.
Cet organe exécutif réunissait quatre colonies dont le Gabon, le Moyen-Congo (Gabon + République du Congo), le Tchad et l’Oubangui-Chari (la République centrafricaine).
1er juillet 1911 et le 4 novembre 1911 : le bras de fer franco-allemand
Le coup d’Agadir du 1er juillet 1911 est perçu comme un véritable incident diplomatique et militaire, où l’Allemagne a envoyé une canonnière de sa marine impériale dans la baie marocaine d’Agadir contre l’influence française au Maroc.
De ce fait, le 4 novembre 1911 est signé un traité entre l’Allemagne et la France : Berlin a donc quitté la baie et a laissé la France agir librement au Maroc. En échange, la France a dû lui céder des territoires pour que le Cameroun, alors allemand, s’agrandisse.
1944 : la France, Brazzaville et le Royaume Batéké
En pleine Seconde Guerre mondiale, un monument de 14,5 mètres est inauguré dans la capitale Brazzaville le 30 janvier 1944 afin de célébrer l’ouverture solennelle de la conférence de Brazzaville organisée par Charles de Gaulle. Brazzaville est alors capitale de la France libre. Cette conférence symbolise la première étape vers l’émancipation des peuples africains et représente une approche progressive vers la décolonisation.
La même année, la Reine Ngalifourou Ngassié demande à sa population de combattre pour la France lors de sa rencontre avec le Général De Gaulle. Lors des croisières Expéditions Ducret, une rencontre avec l’actuelle reine est prévue.
21 octobre 1945 : élection du premier député congolais
Le premier député congolais est élu : Jean Félix-Tchicaya. Un an après, il a fondé le Parti Progressiste Congolais (PPC).
28 septembre 1958 : référendum sur la constitution
Le gouvernement de Charles de Gaulle souhaitait rapprocher la France de ses peuples africains associés. L’idée d’une communauté française est alors votée afin de demander aux États africains, dont le Congo, s’ils souhaitaient devenir un État membre de la communauté et de gagner en autonomie. Le Congo vota « oui » à 99% en faveur de son adhésion et est devenu une République autonome.
1959-1960
L’armée française intervient à Brazzaville en 1959 afin de calmer l’agitation politique provoquée par les luttes partisanes. Les acteurs de ces troubles étaient « les youlistes » de l’Union Démocratique de Défense des Intérêts Africains (UDDIA) et les partisans du mouvement de Jacques Opangault, le Mouvement Socialiste Africain (MSA).
Après les manifestations provoquées par les partisans du MSA, Jacques Opangault est arrêté en février 1959. Il est libéré en août 1959.
Le 15 août 1960, l’indépendance de la République du Congo est proclamée symboliquement en présence du ministre français chargé des Affaires culturelles : André Malraux.
La même année, l’ancien chef du MSA a reçu le poste de ministre d’État au sein du gouvernement de Fulbert Youlou.
Pour de plus amples informations, veuillez consulter les sites ci-dessous :
– Recueil des traités de la France, Tome 14, 1880-1917, publié sous les auspices du Ministère des Affaires étrangères par M. Jules de Clerq, édité par Durand et Pedone-Lauriel (Paris), Bibliothèque Diplomatique Numérique = 585 pages (notre sélection ci-dessous)
Les pages sur de Brazza sont aux pages 75-83 (loi du 30 novembre 1882 autorisant la ratification et la mise à exécution des actes et traités conclus les 10 septembre et 3 octobre 1880 avec le Roi des Batékés pour la cession à la France d’une portion de territoire) et aux pages 109-112 (loi du 10 janvier 1883 portant ouverture des crédits nécessaires pour subvenir aux dépenses de la mission de M. Savorgnan de Brazza dans l’Ouest africain et de l’établissement français formé au Congo).